Notre-Dame-de-Pitié à Boqueho, datant des XVe et XVIe siècles, offre de véritables trésors aux visiteurs. C'est une chapelle qui vaut le détour. La chapelle est composée d'une nef sur laquelle s'ouvre, au nord, une chapelle seigneuriale portant la date de 1486. Le rez-de-chaussée du clocher, surmonté d'une flèche, sert de porche à l'édifice. Les façades latérales ont conservé des fenêtres garnies de réseaux de pierre flamboyants, une petite rose et deux portails à accolade et pinacles. Au pied du grand portail subsiste une curieuse « tirelire » de pierre qui portait autrefois une petite porte de fer. Il s’agit d’un dîmier, où les paroissiens déposaient le montant de la taxe allouée au clergé : « la dîme ». Une fois la grande porte poussée, le spectacle est saisissant. Juste en face de cette entrée, se trouve l’immense verrière du chevet, représentant la Piéta. Détruite en 1885, par un ouragan, la verrière d’origine a été restaurée par Monsieur de Sainte-Marie, maître verrier de Quintin. Elle est résolument moderne mais s’intègre parfaitement au monument du XVe siècle, lui-même d’exceptionnelles dimensions. « On dirait plus une église paroissiale qu’une chapelle », disent souvent les visiteurs, étonnés d’un tel monument en pleine campagne. De part et d’autre de cette verrière, un magnifique diptyque de l’annonciation, daté de la fin du XVIIe siècle, lui aussi restauré par Gilbert Le Goël en 1993 et 1994, accueille les visiteurs. Parmi les autres merveilles, elles aussi restaurées et sauvées de la ruine, une statue de Saint-Jude et celles de deux évêques dont Saint-Brieuc, placée sur les restes du retable d’origine, dans la chapelle privative. Dans cette chapelle privative, repose sur un autel de pierre, la splendide Piéta du XVe siècle, en bois polychrome, dorée en 1691 par Le Moyne et restaurée en 1996. Une partie du jubé représentant les apôtres s’offre aussi aux regards au-dessus du portail sud. À l’extérieur, les gargouilles représentant les péchés capitaux toisent de haut les promeneurs, tandis que ceux-ci s’amusent à rechercher sur les pierres, les marques de tacherons, signes laissés par les tailleurs de pierre, lors de la construction de l’édifice. Il y en aurait paraît-il plus de 71 différents. Propriété privée.

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